Quel risque d’exposition chimique pour le personnel des piscines ?


Le personnel des piscines et autres établissements aquatiques (surveillants de baignade, maîtres-nageurs, personnel de maintenance et de nettoyage, agents d’accueil) est exposé à un risque spécifique lié à la présence de trichloramine.

La trichloramine est un agent très irritant à l’origine de l’odeur caractéristique des halls de piscine. Il est produit par la réaction entre des matières organiques (sueur, salive, etc) et le chlore utilisé pour la désinfection de l’eau.

Dans une moindre mesure, on peut également retrouver dans l’air ambiant des piscines des trihalométhanes, dont le représentant le plus connu est le chloroforme (classé cancérigène probable pour l’homme, groupe 2B).

Les concentrations dépendent d’un grand nombre de facteurs : température de l’air et de l’eau, niveau de chloration, ventilation, nombre de baigneurs, etc.

Pour le personnel exposé, le risque est de développer des irritations des yeux et des voies respiratoires, des rhinites et des asthmes, ces deux dernières pathologies étant reconnues comme maladies professionnelles.

Une étude de l’INRS montre ainsi que la qualité de l’air est source de difficulté dans le travail pour 75% des MNS (Maîtres Nageurs Sauveteurs). Cette même enquête révèle que les symptômes d’irritation ORL sont fréquents chez les agents travaillant dans les espaces de piscine : « yeux rouges et irritations du nez souvent » pour 25% des personnels interrogés et « crise d’asthme » dans une proportion moindre (8%). (source : qualité de l’air)

On citera également les risques pour le public et notamment les plus jeunes (bébé-nageurs) : par exemple, les études du professeur Alfred Bernard (qualité de l’air) relèvent une augmentation des infections respiratoires, en particulier des bronchiolites, multipliées par 4,4 chez des enfants de moins de 6 ans fréquentant régulièrement la piscine, et également d’affections à plus long terme comme l’asthme et les allergies.

 

 

Quelles obligations pour l’employeur ?

 

La lutte contre les effets de la trichloramine s’inscrit dans une approche générale des principes de prévention liés au risque chimique.

Dès lors que des salariés sont exposés à des risques chimiques, l’employeur est tenu :

  • D’évaluer les risques : identifier tous les produits chimiques présents ou susceptibles d’être rencontrés dans l’environnement de travail.
  • D’intégrer les résultats de l’évaluation dans le document unique et les tenir à disposition du médecin du travail, du CHSCT, des délégués du personnel ou, à défaut, des personnes exposées à un risque pour leur santé ou sécurité.
  • De supprimer ou remplacer les produits et procédés dangereux par d’autres produits ou procédés moins dangereux et mis à disposition (difficilement envisageable dans le cas des piscines).
  • Si la suppression ou la substitution ne sont réalisables, de mettre en place un plan d’actions préventives et correctives.

 

 

ISPIRA vous accompagne dans le diagnostic et la définition d’un plan d’action

 

ISPIRA, bureau d’étude spécialisé en qualité de l’air, accompagne les propriétaires et exploitants de piscine dans leur obligation de suivi et de maîtrise de l’exposition professionnelle aux trichloramines.

Les experts d’ISPIRA peuvent vous accompagner sur :

  • La mesure de l’exposition professionnelle à la trichloramine (et éventuellement aux trihalométhanes), en utilisant la méthode de référence (il est rappelé que l’accréditation COFRAC n’est pas nécessaire sur ce type d’évaluation)
  • L’interprétation des résultats au regard des différentes valeurs définies par l’ANSES (valeur « impérative » de 300 µg/m3), l’INRS (valeur de « confort » de 500 µg/m3) et l’ARS (valeur d’exposition maximale de 1 500 µg/m3).
  • Les mesures d’ambiance en température, hygrométrie, CO2, composés chlorés, etc… pour réaliser une cartographie de votre halle de bassin, et ainsi travailler sur l’amélioration de la sécurité tout en optimisant la consommation énergétique liée à la ventilation,
  • La mise en place d’un système de renouvellement d’air asservi aux variations de concentration de CO2,
  • La communication des résultats et du plan d’action auprès des organismes de contrôle (Médecine du Travail, ARS, etc) et des IRP.